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Plus d’un foyer français sur dix a été infesté par des punaises de lit entre 2017 et 2022, et cette épreuve psychologiquement marquante a coûté 866 euros en moyenne par logement. Dans un rapport publié mercredi 19 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) révèle l’ampleur du problème de santé publique posé par ces insectes qui se cachent dans les matelas pendant la journée, et sortent la nuit pour se nourrir de sang humain. Les experts ont étudié toute la littérature scientifique sur le sujet et ont mené une enquête en population. Le taux d’infestations est en augmentation en raison de l’essor des voyages et d’une résistance croissante des punaises aux insecticides.

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« Contrairement à une idée reçue, la présence des punaises de lit ne traduit pas un manque de propreté : tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile », indique l’avis. Des facteurs de risque ont toutefois été identifiés : être jeune, actif, vivre dans un appartement partagé, être locataire. Si le niveau de diplôme et la catégorie socioprofessionnelle ne jouent pas sur l’apparition des punaises, ces facteurs peuvent contribuer à allonger la durée de l’infestation. L’Anses recommande donc de travailler à la mise en place d’un mécanisme de déclaration obligatoire et d’aider financièrement les familles modestes dans la prise en charge de la lutte contre les nuisibles. Elle rappelle l’importance d’intervenir le plus rapidement possible.

83,5 millions d’euros

Les punaises deviennent actives la nuit, et recherchent leur hôte en suivant les stimuli thermiques et chimiques – principalement le CO2 – émis par ce dernier. Puis elles se gorgent de sang en une dizaine de minutes et retournent aussitôt se mettre à l’abri. La piqûre provoque des réactions inflammatoires sur la peau, mais l’insecte ne transporte pas d’agent pathogène. Les répercussions psychiques d’une invasion sont, elles, souvent très lourdes. Troubles du sommeil, altération de l’humeur, nervosité, sentiments de panique, hypervigilance, voire manifestations délirantes ont notamment été observés chez les victimes de punaises de lit. La peur d’être stigmatisé socialement est également courante. L’Anses estime à environ 83,5 millions d’euros pour l’année 2019 le coût total associé au fardeau sanitaire imputable aux punaises de lit en France.

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En cas de suspicion d’infestation, la première étape consiste à dépister la présence des insectes. Elle peut être réalisée par inspection visuelle d’un professionnel formé ou par des pièges passifs et actifs. Les scientifiques donnent aussi leur feu vert à la détection canine.

Après avoir évalué les différentes stratégies de lutte contre ces nuisibles, le groupe de travail conclut qu’aucune n’est efficace à elle seule. « Il faut considérer toutes ces méthodes comme constituant un panel d’outils à utiliser d’une manière adaptée selon les objets infestés et le niveau d’infestation de l’habitat », écrit-il. La chaleur sèche (appliquée par un professionnel), la vapeur, la congélation, le lavage du linge à 60°C, son séchage à plus de 40°C pendant trente minutes, ainsi que le traitement chimique par dioxyde de silicium synthétique, présentent une efficacité élevée. Pour ce dernier, le risque pour la santé humaine est toutefois qualifié de «moyen». Très souvent utilisée par les particuliers, la terre de diatomées a une efficacité moyenne et peut être toxique en cas de non-respect des conditions d’utilisation.

L’agence recommande de privilégier les méthodes de lutte mécanique et thermique qui peuvent suffire, lorsque l’infestation est modérée, à venir à bout des hématophages nocturnes. Actuellement proposés en première intention, les insecticides sont associés à des risques d’intoxication, des impacts sur l’environnement et sont peu efficaces en raison de la résistance croissante des animaux.