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Les experts-comptables et conseillers fiscaux doivent assumer des tâches administratives sans cesse plus nombreuses, ce qui augmente non seulement la charge de travail, mais pèse en outre sur l’attractivité de la profession. C’est le principal enseignement du baromètre annuel réalisé auprès des membres de l’ITAA, l’Institut des conseillers fiscaux et des experts-comptables, qui organise son congrès annuel ce vendredi à Bruxelles.

« Le surcroît de réglementations et les changements fréquents de législation entraînent une surcharge de travail administratif », regrette Bart Van Coile, président de l’ITAA. La législation anti-blanchiment et le registre UBO (qui vise à identifier les bénéficiaires ultimes de montages fiscaux) figurent parmi les dispositifs les plus chronophages. « Nous comprenons l’objectif poursuivi par ces législations, mais dans la pratique ce sont beaucoup de contraintes pour une plus-value en termes de lutte contre la fraude qui n’est pas toujours évidente à cerner, surtout lorsqu’on impose ces contraintes à des PME », ajoute-t-il.

De son côté, l’administration ne facilite pas toujours la tâche des experts-comptables: couacs liés aux nouveaux délais fixés pour rentrer les déclarations fiscales, bugs liés aux applications informatiques de l’administration, manque d’accessibilité des services du SPF Finances sont autant de problèmes dénoncés par les professionnels du chiffre.

« La complexification de notre métier, les charges administratives qui se multiplient et la pression des échéances pèsent sur l’attractivité du secteur« , observe Bart Van Coile. D’après l’enquête menée auprès des membres de l’ITAA, 94% d’entre eux ne trouvent pas les collaborateurs qu’ils recherchent, faute de candidats sur le marché du travail.

Depuis 2014, le nombre d’employés dans les cabinets d’experts-comptables et conseillers fiscaux est passé de 15.000 à 20.000 personnes. Et la tendance se poursuit, puisque 58% des membres interrogés affirment vouloir renforcer leurs effectifs.

Pour remédier au manque de vocations, l’ITAA collabore depuis deux ans avec les universités et les hautes écoles pour que les titulaires de master puissent intégrer plus facilement la profession. D’autre part, des professionnels, baptisés « ambassadeurs », font la promotion du métier auprès des étudiants. L’initiative commence à porter ses fruits puisque les inscriptions ont augmenté de 10 à 15% depuis lors.

Une autre conséquence de la complexité accrue du cadre légal, c’est que de plus en plus de particuliers (qui ne sont donc pas des entrepreneurs) font appel aux services d’un expert-comptable ou d’un conseiller fiscal pour remplir leur déclaration à l’impôt des personnes physiques (IPP). « Les gens sont clairement perdus. Il faudra bientôt un diplôme d’ingénieur en informatique en plus de celui d’expert-comptable… », relève Bart Van Coile.

L’ITAA appelle dès lors le gouvernement et celui qui lui succèdera à procéder à une véritable simplification administrative et fiscale, à mettre en place des outils performants et à favoriser une meilleure collaboration entre la profession et l’administration.